« Je ne fais pas du cinéma expérimental, ce sont les autres qui font du cinéma commercial. Moi je fais du cinéma. » Peter Kubelka
Pour cette seconde édition, les étudiants en Licence Cinéma de l'université Paul Valéry proposent de mettre à l'honneur le travail de l'artiste vidéaste et plasticien Augustin Gimel. Travaillant à partir de techniques variées, Augustin Gimel a construit une œuvre riche d'influences artistiques et s'impose aujourd'hui comme l'un des grands noms du cinéma expérimental et de l'art contemporain en France. Il nous semblait donc important de vous montrer cette œuvre référencée et référentielle en salle mais aussi nécessaire de la faire dialoguer avec des films « de répertoire » afin de questionner le travail d'Augustin Gimel et de tracer quelques repères.
Cette séance sera aussi l'occasion de présenter le livre de Vincent Deville, Maître de conférences à l'université Paul Valéry, intitulé Les Formes du montage dans le cinéma d'avant-garde (Presses Universitaires de Rennes, 2014).
Il n'y a rien de plus inutile qu'un organe, Augustin Gimel, 1999, 9'
Conçu à partir de la structure triptyque de La Divine Comédie de Dante - l'Enfer, le Purgatoire, le Paradis - ce film propose une réflexion sur la dématérialisation du corps.
Genève, Augustin Gimel, 2004, 6'
Par son montage vif et décalé, Genève critique le pouvoir et interroge la place de l'individu dans la société en se réappropriant des scènes du film Rollerball de Norman Jewison.
Outer Space, Peter Tscherkassky, 1999, 16mm,10'
Dans un registre cauchemardesque, Outer Space propose une singulière aventure perceptive grâce au montage très rapide d’images de L'Emprise de Sydney J. Furie.
Je n'ai pas du tout l'intention de sombrer, Augustin Gimel, 2002, 4'45
Ce film nous confronte à la question de l’urbanisme en mettant en avant la verticalité de deux immeubles en béton dans un rapport de force entre le matériel et l'immatériel.
Terres vaines (Prémices), Augustin Gimel et Brigitte Perroto, 2012, 12'
Inspiré par un poème de T.S. Eliot, Terres vaines met en scène un espace sauvage où la vie n’est présente qu’à travers ce qu’il reste d’elle.
Fig. 4, Augustin Gimel, 2004, 5'
Un montage d'images trouvées sur Internet procède à une compilation épileptique des figures récurrentes de l’imagerie pornographique occidentale.
Eyewash, Robert Breer, 1959, 16mm, 3'
Robert Breer utilise la technique de live footage, soit un subtil mélange d’images filmées, d’animation et de travail sur pellicule, pour « rincer » notre regard de la surabondance d’images industrielles modernes.
Io, Augustin Gimel, 1998, 1'30
Toute la magie de la lumière révélée ici grâce à la technique du sténopé.
Steps, Zbigniew Rybczyński, 1999, 25'
Le dispositif ironique de Steps réalise un contrepoint radical en confrontant les fameuses images de la tuerie des marches d’Odessa du Cuirassé Potemkine de Sergueï Eisenstein à des images tout droit sorties de la culture populaire américaine.
L'oeil lourd du voyage mécanique, Augustin Gimel, 2003, 3'
L'expérience inédite d'un espace redimensionné.
Zone, Takashi Ito, 1995, 16mm, 12'
Ce film met en scène un espace inquiétant avec des accents Lynchéens. Takashi Ito absorbe puis rejette les rêves, la mémoire et les traumatismes pour une thérapie visuelle réfléchissante.
Mictlan, Augustin Gimel, 2013, 5'30
Dans Mictlan, dernier film d'Augustin Gimel, un tunnel de Hambourg devient le lieu de séjour des morts en référence à la mythologie Aztèque.
Pour la programmation de cette séance, nous tenons à remercier le cinéma Utopia et le département Cinéma et Théâtre de l'université Paul Valéry ainsi qu'Augustin Gimel qui nous fait l'honneur de sa présence. Mais également Marcel Payet pour le prêt de son projecteur 16mm, Radio Campus à Montpellier et enfin La Fédération des ciné-clubs de la Méditerranée (FCCM).