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lundi 4 mars 2013

CINÉ CAMPUS #6 - La Fiancée de Frankenstein - Mardi 12 Mars à 20h30 - Cinéma Utopia


CINÉ CAMPUS – Le Monstre
Projection unique le Mardi 12 mars à 20h30.
La projection est suivie d'une discussion avec Florent Christol, chargé de cours à l'université Paul Valéry et doctorant en cinéma, spécialiste du cinéma d'horreur américain.

La Fiancée de Frankenstein

Écrit et réalisé par James Whale, d'après le roman de Mary Shelley, 1935, États-Unis, 75', VOSTF

Avec Boris Karloff, Elsa Lanchester, Colin Clive, Ernest Thesiger et Valerie Hobson


Mais pourquoi avoir choisi La Fiancée de Frankenstein et pas Frankenstein tout court ?
En effet, en général les suites sont ratées pour ne pas dire que, souvent, ce sont carrément des navets ! Mais n'écoutez pas cette petite voix maléfique et bornée car nous avons affaire à une exception ! La Fiancée de Frankenstein, on ose le dire, est supérieur à Frankenstein. Plus réussi, plus abouti, plus beau, il est tout à fait indépendant de son prédécesseur, tant au niveau narratif que stylistique. Donc pas d'inquiétudes pour celles et ceux qui n'auraient pas vu le premier, ils ne se sentiront pas lésés. Ici, le monstre créé par le Dr Frankenstein se retrouve poursuivi par une horde de villageois. Sa fuite va se transformer en quête initiatique et il va progressivement s'humaniser. Pendant ce temps, l'abominable Dr Pretorius cherche à persuader le bon Dr Frankenstein de poursuivre ses expériences : il veut créer une seconde créature, mais cette fois-ci une femme !
Lorsqu'il tourne Frankenstein en 1931, James Whale n'en est qu'à ses débuts. L'expérience qu'il acquiert au cours des six films qui séparent les deux volets (avec, entre autres, The Invisible Man en 1933) dévoile alors en 1935 un cinéaste confirmé, maître de son art. Le film abonde de trouvailles originales, d'effets spéciaux qui n'ont rien à envier à Avatar (ne ratez pas les petites miniatures du Dr Pretorius !). Mentionnons aussi l'inoubliable maquillage de Jack Pierce ainsi que des décors et une photographie hérités de l'expressionnisme allemand. Le tout élevant le film, n'ayons pas peur de le dire, au rang de chef d’œuvre.
La Fiancée de Frankenstein est enfin plus fidèle à l'esprit du roman de Mary Shelley, adapté par  James Whale : le monstre est un être sentimental qui cherche simplement à être accepté, voire aimé. Son humanisation passe par l'art, l'amitié, l'apprentissage de la parole, l'amour et le sacrifice... et c'est la monstruosité des autres qui transparaît, non plus physique mais bien morale. Une thématique que l'on retrouvera chez de nombreux cinéastes tels que Mel Brooks, David Lynch et bien sûr, Tim Burton. Dans Frankenstein, vous aviez découvert un monstre, ici vous allez rencontrer un homme !